C’est ce lundi à Moscou que le banquier français Philippe Delpal sera fixé sur son sort. Accusé de détournement de fonds dans un conflit d’actionnaire lié au fonds d’investissement Baring Vostok, il se bat pour démontrer son innocence depuis plus de deux ans alors que le parquet a requis une peine de 5 ans de prison avec sursis. PUBLICITÉ
Avec notre correspondant à Moscou, Jean-Didier Revoin
Ce pourrait être la fin d’un long calvaire entamé en février 2019. Six mois de préventive avant d’être assigné à résidence sans pouvoir sortir ni accéder à internet et ne téléphoner qu’à sa famille proche.
Dans l’attente du verdict, qui sera rendu ce lundi, Philippe Delpal veut croire en la justice russe, répétant qu’il fait face à des accusations montées de toutes pièces :
« Je pense qu’avec ma défense on a pu apporter tous les éléments qui prouvent mon innocence, dit-il. Donc aujourd’hui, je suis confiant sur le résultat, parce que le dossier est complètement vide, parce qu’il n’y a pas un témoin qui me met en cause et parce que l’ensemble des fonds ont été tracés de A à Z alors qu’on nous accuse d’un détournement qui n’existe pas. »
Le procureur, lui, n’en est pas convaincu. Il reproche à Baring Vostok d’avoir remboursé un prêt avec des actions surévaluées et réclame 5 ans de prison avec sursis contre le banquier français. Des peines identiques de 4 à 6 ans pour ses coaccusés. Et là encore Philippe Delpal reste positif.
« Moi ce que j’attends, c’est surtout le verdict, assure-t-il. Je constate qu’il n’y a aucune prison ferme demandée pour aucun des accusés, ce qui est une façon en Russie d’avouer que le dossier est vide. J’ai réclamé avec ma défense un acquittement total, quelle que soit la peine, ce serait une injustice. »
Mais les chances de voir la justice russe lui donner raison sont maigres. Le nombre d’acquittement qu’elle prononce n’est que de 0,2%.