Le Royaume-Uni a annoncé mercredi qu’il réduirait d’un tiers son aide au développement l’an prochain en raison de l’effet de la pandémie sur ses finances publiques. Une décision prise malgré les nombreux appels à sauvegarder ces financements essentiels pour de nombreux projets dans le monde et qui a provoqué un flot de critiques.
Le tollé a été immédiat et poussé la ministre au Développement durable et Territoires d’Outre mer à démissionner dans la foulée. La conservatrice Liz Sugg a dénoncé une décision « fondamentalement mauvaise au beau milieu d’une crise internationale sans précédent ».
Cette réduction de 4 milliards d’euros par an a d’ailleurs été critiquée de toute part : le chef de l’Église anglicane, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, a condamné une décision « honteuse, contraire aux nombreuses promesses du gouvernement ».
En effet, Boris Johnson en avait fait un des engagements principaux de son parti lors des législatives de 2019 et de nombreux députés conservateurs n’ont pas caché leur colère et leur embarras alors que cette politique avait même été inscrite dans la loi britannique.
Plusieurs anciens Premiers ministres, qu’ils soient travaillistes ou conservateurs, comme Tony Blair, David Cameron ou Theresa May, s’étaient déclarés hostiles à une baisse de ce budget qui risque, selon eux, de saper l’autorité morale et l’influence du Royaume-Uni.
Enfin, les dirigeants de 187 associations caritatives ont accusé le gouvernement de tout simplement tourner le dos aux plus démunis de la planète au pire moment.
Une aide fondamentale
Le Royaume-Uni est le deuxième pourvoyeur mondial des aides au développement, l’apport britannique pourrait se réduire à 0,5% de son produit intérieur brut contre 0,7% actuellement. Une aide fondamentale, comme l’explique Sophie Loussouarn, maître de conférences, spécialiste de l’histoire politique et économique du Royaume-Uni.