Le Liban est confiné de nouveau depuis ce samedi 14 novembre, suite à la très forte augmentation des cas de coronavirus ces dernières semaines. Le pays est entièrement bouclé pour deux semaines : fermeture des commerces non essentiels, circulation alternée, et interdiction de sortir de chez soi entre 17 h et 5 h du matin, et toute la journée le dimanche. Des mesures qui aggravent la situation économique déjà fragile de nombreux commerçants, et aussi des taxis.
La décision de reconfiner le pays fait suite à l’augmentation très forte du nombre de contaminations au coronavirus ces dernières semaines. Mais dans un pays déjà très violemment frappé par la crise économique, ces restrictions sont un nouveau coup dur pour les commerçants, les bars et restaurants, mais aussi les taxis.
Comme tous les jours, George, un chauffeur de taxi, le visage protégé par une visière en plastique, arpente les rues la capitale. Le Liban n’a pas de réseau de transport public : le taxi est donc le principal moyen de déplacement à Beyrouth. Mais avec le reconfinement, la population est appelée à rester chez elle. Depuis ce matin, George n’a gagné que 5 dollars. Deux fois moins que lors d’une journée normale.
« C’est la fin du monde, les routes sont tellement vides, confie-t-il au volant de sa voiture. Les gens qui travaillent sont à la maison, ils ont peur de monter dans un taxi. Les gens ont peur du contact, avec le Covid-19, la vie entière est changée ».
Mais les problèmes de George n’ont pas commencé avec le Covid-19. Depuis le début de la crise économique, il y a un an, et la dévaluation de la livre libanaise, le prix d’un trajet en taxi a été divisé par cinq.
« Tout est devenu compliqué, poursuit-il. Avec la crise économique, un trajet en taxi coute seulement un dollar, c’est incroyable ! Le gouvernement libanais ne peut rien faire pour aider les gens ».
Car si les Libanais sont contraints de rester chez eux avec ce nouveau confinement, aucune aide n’a été mise en place pour soutenir les plus fragiles. Un Libanais sur deux, comme George, vit sous le seuil de pauvreté.