Malgré une année 2020 marquée par des baisses d’investissement, le bilan global du capital-investissement affiche une somme de 21,7 milliards $ mobilisés en Afrique sur les 5 dernières années. L’Afrique de l’Ouest fait office de champion du secteur sur la période.
Entre 2015 et 2020, l’Afrique de l’Ouest a attiré 5,4 milliards $ de financements à travers le capital-investissement, apprend-on du récent rapport sur le secteur publié par l’Association des acteurs africains du capital investissement et capital-risque (AVCA). La sous-région se présente ainsi comme celle qui a capté le plus de ressources financières via ce mécanisme, avec une part qui représente 24,8% des 21,7 milliards $ de financements de private equity relevés sur la période de référence.
L’Afrique australe emmenée par l’Afrique du Sud vient en deuxième position en termes de valeur des ressources captées (4,4 milliards $). « Au cours de la période 2015-2020, l’Afrique australe a attiré le nombre le plus important de transactions – 364 – pour une valeur totale de 4,4 milliards $. L’Afrique de l’Ouest est arrivée deuxième avec 313 transactions, mais a attiré la valeur la plus élevée des transactions à 5,4 milliards $. L’Afrique du Nord et de l’Est ont suivi avec 220 transactions à 3,6 milliards $ et 237 à 2,8 milliards $ respectivement », peut-on lire dans le communiqué donnant l’information.
Cette évolution des choses peut trouver une explication dans les contextes macroéconomiques des deux ensembles régionaux. L’Afrique de l’Ouest compte des pays comme la Côte d’Ivoire, et le Sénégal, qui sur la période analysée, ont réalisé des croissances moyennes au-dessus de 6%. « Bien que l’économie ivoirienne se soit contractée en 2020, c’est l’une des rares d’Afrique subsaharienne à avoir maintenu un rythme de croissance », peut-on lire dans le rapport. Il y aussi, le Nigeria et le Ghana, dont le marché potentiel de 250 millions d’habitants a continué de séduire les investisseurs.
Pour sa part, l’Afrique australe dont l’économie majeure est l’Afrique du Sud, a payé le prix des baisses de performances économiques de cette dernière. Bien avant la pandémie de covid-19, l’économie sud-africaine avait déjà commencé à connaître de petits soubresauts, du fait des crises au sein de son gouvernement, un défi énergétique qui s’est éternisé, et un léger ralentissement des activités dans le secteur minier.
Mais derrière ces performances, l’année 2020 a été particulièrement difficile pour le capital-investissement. Les volumes de transactions et les levées de fonds ont baissé en comparaison à ce qui avait été enregistré en 2019.
Certains analystes sont toutefois optimistes pour cette année 2021. Près des trois quarts des participants (73%) à une enquête de S&P Global Ratings auprès de capital-investisseurs de la région Moyen-Orient et Afrique (MEA) s’attendent à ce que les volumes de transactions s’améliorent dans les mois à venir.