La Biélorussie veut réduire sa dépendance au pétrole russe et diversifier ses sources d’approvisionnements. Dans un contexte de conflit énergétique avec Moscou, Minsk commence à acheter du pétrole norvégien.
La Biélorussie a acheté 80 000 tonnes de pétrole brut norvégien, c’est une première pour ce pays qui jusqu’à maintenant n’achetait que du pétrole russe. Le but du président biélorusse Alexandre Loukachenko est de diversifier ses sources d’approvisionnements pour ne plus dépendre de son grand voisin.
Fin 2019, les présidents des deux pays se sont rencontrés à plusieurs reprises, mais sans succès. Ils n’ont pu parvenir à un accord sur les prix de livraison du brut. Moscou veut en augmenter le prix, Minsk refuse. Les deux pays, pourtant alliés depuis l’éclatement de l’Union soviétique, traversent actuellement des relations mouvementées en raison de ce désaccord.
Conséquences : début janvier, les livraisons de pétrole russe ont été interrompues. En effet, le contrat d’approvisionnement qui liait les deux pays est arrivé à expiration le 31 décembre. Malgré leur mésentente, un accord provisoire a été trouvé afin de couvrir les besoins de la Biélorussie, mais ce contrat ne couvre que le mois de janvier.
Le pétrole russe est pourtant vital pour la Biélorussie. Le pays importait jusqu’ à récemment du brut russe à des tarifs préférentiels, soit 24 millions de tonnes chaque année. 6 millions pour ses besoins intérieurs, le reste étant raffiné dans les raffineries nationales puis exporté vers l’Europe, un revenu important supplémentaire pour ce pays pauvre.
Pour ne plus dépendre de son voisin, le président biélorusse souhaiterait n’acheter que 30 à 40% du pétrole russe, le reste proviendrait de l’étranger. Une ambition difficile à réaliser, car le brut étranger est plus cher que le brut russe. En septembre dernier, la Lituanie et la Pologne, deux pays méfiants à l’égard de Moscou ont proposé d’aider la Biélorussie à réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole russe.
RFI