À peine lancée, la première émission d’obligations européennes destinée à soutenir l’emploi et financer le chômage partiel des États membres a rencontré un franc succès. L’opération, qui s’inscrit dans le cadre du programme de l’UE SURE (Support to mitigate unemployment risks in an emergency), a suscité une demande record auprès des investisseurs, dépassant toutes les attentes : 233 milliards d’euros pour 17 milliards proposés.
La première émission, dont l’échéance est à 10 ans, a provoqué une demande auprès des investisseurs de 95 milliards d’euros. La seconde, à 20 ans, a suscité une demande de 55 milliards d’euros, soit au total 150 milliards d’euros – un montant très supérieur aux prévisions.
Au départ, l’Union européenne (UE) prévoyait de lever 17 milliards d’euros en émettant des obligations à 10 et 20 ans. Cette opération est la première étape d’un plan qui doit multiplier par 15 en moins 10 dix ans la dette de l’UE pour financer le programme de soutien à l’emploi au sein de l’Union.
Cela ouvre un peu plus la voie à la mutualisation de la dette, sujet controversé au sein des pays membres et notamment par les partisans d’une stricte orthodoxie budgétaire. L’UE va ainsi devenir le plus important émetteur de la zone euro ces prochaines années pour financer notamment le plan de relance de 750 milliards d’euros dû à la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19.
Cinq banques – Barclays, BNP Paribas, Deutsche Bank, Nomura et Unicredit – ont été mandatées par Bruxelles pour émettre ces obligations communautaires. Des obligations notées « triple A » par deux des trois principales agences de notation, Fitch et Moody’s, ce qui explique le fort engouement des investisseurs