La plupart des banques centrales réfléchissent à la possibilité de lancer leurs propres monnaies numériques. Si les projets se multiplient, le concept et sa concrétisation suscitent encore beaucoup de questions.
D’après les résultats d’une nouvelle enquête menée par la banque suisse UBS, les premières monnaies numériques de banques centrales (MNBC) seront lancées, d’ici 3 à 5 ans. Près de 40% des personnes répondant au UBS RMS Survey pensent qu’une MNBC réservée aux institutions financières sera émise par une banque centrale du G7, d’ici 3 ans, alors que pour voir une MNBC destinée au grand public, il faudra attendre jusqu’à 5 ans.
Le sondage annuel d’UBS qui en est à sa 27e édition a été mené d’avril à juin dernier auprès de 30 banques centrales et autres organismes de réserve de toutes les régions du monde. Plusieurs questions ont été posées sur la problématique des monnaies numériques.
En dehors de la question du timing, les personnes interrogées ont cité plusieurs motivations à la volonté des banques centrales d’introduire des MNBC. On retrouve entre autres l’envie d’améliorer les systèmes de paiement de détail ainsi que l’architecture financière, mais également la prévention de la criminalité et du blanchiment d’argent et la pression exercée par les cryptomonnaies et autres initiatives privées.
Comme obstacles à l’adoption des MNBC, les principales réponses des participants comprennent le risque de désintermédiation du système bancaire et son impact sur la stabilité financière, ainsi que les problèmes opérationnels et de cybersécurité.
Les résultats de ce sondage sont intéressants en cela qu’ils apportent plus de lumière sur le flou qui entoure encore la nouvelle tendance des MNBC. Alors que ces projets se multiplient un peu partout dans le monde, la plupart des analystes pensent qu’en dehors des motivations classiques avancées, les banques centrales veulent surtout garder le contrôle du système financier qui tend à leur échapper au profit des cryptomonnaies.
A l’heure actuelle, le projet le plus avancé est à l’actif des Bahamas qui ont lancé depuis octobre 2020, le sand dollar, une version numérique de leur devise. D’autres pays comme la Suède, la Chine ou la Russie font également de grands progrès, alors qu’en Afrique, l’Afrique du Sud, le Ghana ou encore le Nigeria et le Rwanda se sont joints à la danse.