Selon Christiana Figueres, les fonds d’investissement basés sur des stratégies environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ne sont pas efficaces pour lutter contre le changement climatique. Une tendance qui rend plus difficile l’atteinte des différents objectifs climatiques.
L’ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Christiana Figueres (photo), affirme que les fonds souverains doivent actualiser leurs stratégies climatiques et cesser de chercher uniquement des moyens de profiter de la hausse des températures mondiales à des fins économiques. Elle précise que ces fonds souverains représentent environ 10 000 milliards $ d’actifs combinés.
« La préoccupation des fonds souverains en matière de changement climatique s’est jusqu’à présent essentiellement concentrée sur la gestion du risque climatique et la mise à profit des opportunités résultant de la transition vers une économie à faible émission de carbone », a déclaré Mme Figueres.
Des milliards de dollars qui pourraient être mobilisés pour lutter contre la hausse des températures sont canalisés vers des stratégies conçues principalement pour maximiser les rendements économiques, ajoute-t-elle. En conséquence, le secteur peine à répondre à la gravité de la crise climatique.
Sur la base des tendances actuelles, Christiana Figueres estime que le monde est en passe d’épuiser le budget d’émissions permettant de maintenir la hausse des températures en dessous de 2°C, d’ici 2044. En outre, d’ici 2028, le budget permettant de ne pas dépasser 1,5°C sera épuisé. Cela souligne la nécessité d’une action politique immédiate et concrète pour accélérer la décarbonisation.
Une étude réalisée par le Forum international des fonds souverains en 2020 a révélé qu’à peine plus d’un tiers des fonds souverains avaient mis en place une stratégie officielle en matière de changement climatique.