L’opérateur aurifère AngloGold Ashanti a profité de l’intérêt des investisseurs pour la dette émise à partir des pays émergents, pour se donner plus de marges et de flexibilité dans sa trésorerie.
AngloGold Ashanti via une de ses filiales a mobilisé 748,5 millions $ sur le marché international des obligations, selon des informations fournies par des sources proches de l’opération. Elle a obtenu de payer un intérêt de 3,375% pour un délai de remboursement fixé à 2028. Cette initiative signale une fois de plus l’appétit des investisseurs pour les titres d’emprunts en provenance des économies émergentes.
Le produit de cette opération sera affecté au rachat d’une dette, dont le délai de remboursement est prévu pour 2022. AngloGold trouve ainsi le moyen de régler plusieurs problèmes. Selon des données communiquées par l’entreprise sur ses performances financières à fin juin dernier, son passif à moins d’un an a déjà atteint les 879 millions $ au 30 juin. A cela s’ajoute un passif à plus long terme de près de 3 milliards $.
Malgré un stock de cash de 1,1 milliard $ et des paiements en attente de près de 277 millions $, l’entreprise manquait d’environ 2,4 milliards $ pour rembourser ses dettes existantes. Le choix de s’endetter n’a pas été clairement expliqué, et il semble qu’elle ait choisi de ne pas assumer seule son risque.
Le groupe minier a une valeur comptable de 9 milliards $, pourtant, n’est valorisé en bourse qu’à hauteur de 7,8 milliards $, selon de récentes données de Capital IQ. Sur une autre mesure de viabilité de la dette d’une entreprise, le groupe minier prouve qu’il dégage suffisamment de marges pour rembourser ses créanciers, avec une dette presque égale à seulement une fois sa marge avant impôts.
Avec ses 21 filiales, la santé financière d’AngloGold compte pour de nombreux pays africains. Il est présent en RDC, au Ghana et au Mali, où la production d’or est indispensable pour la mobilisation des ressources par les gouvernements et d’autres acteurs économiques.