Goldman Sachs paiera 3 milliards $ pour une transaction obligataire entachée de fraude qu’il avait arrangée au profit de la Malaisie. Ces dépenses ne nuiront toutefois pas aux finances. C’est courant pour les groupes bancaires mondiaux de faire des fautes et payer des amendes.
Goldman Sachs a accepté de payer une amende d’environ 3 milliards $ à la justice américaine pour qu’elle abandonne une action pour des fraudes dans la réalisation d’un emprunt en Malaisie.
Dans la même affaire, le géant mondial de la banque d’investissement a accepté de restituer les 600 millions $ qu’il avait perçus à l’occasion de cette transaction. Enfin, le régulateur des marchés financiers à Hong Kong a infligé une amende de 350 millions $ pour le même dossier.
L’accord avec les autorités judiciaires américaines devrait être finalisé dans les prochains jours. Il faut dire que ces montants s’ajoutent à l’accord passé en juillet 2020 en Malaisie dans lequel la Banque s’est engagée à verser 2,5 milliards $. Le pays avait abandonné les poursuites à l’égard de l’établissement new-yorkais début septembre 2020.
Ce nouveau dénouement judiciaire vient rappeler que juste en acceptant avoir mal fait, les grandes banques d’investissement mondiales sont quasiment devenues des institutions au-dessus des lois. Récemment, JP Morgan, un autre géant de la banque d’investissement a écopé d’une amende de 1 milliard $ pour des manipulations sur le marché obligataire.
C’est devenu une habitude pour les grandes banques des Etats-Unis et d’Europe d’être prises dans des pratiques contestables et de régler des amendes pour se tirer d’affaire. Dans un rapport publié en 2017, la firme de consulting Quinlan & Associates a mis en avant ce problème de bonnes pratiques au niveau des banques qui violent les règles et paient des amendes.
Entre 2008 et 2017, ces banques avaient déjà réglé 850 milliards $, et pour les affaires en cours jusqu’à fin 2020, 400 milliards d’amendes supplémentaires étaient en pipeline.
Mais pour les grands groupes bancaires, cela ne représente parfois que peu de chose. Pour le seul troisième trimestre s’achevant fin septembre 2020, Goldman Sachs a déclaré un résultat net de 3,5 milliards $. Le bénéfice des 9 premiers mois de 2020 culmine à 5,2 milliards $.
Enfin, la Banque avait déjà provisionné des ressources pour cette affaire ; ce qui fait que l’amende n’aura que peu d’impacts sur ses performances.