Dans une interview au quotidien Le Parisien, François Hollande se fait l’avocat du parquet national financier -le PNF- mis en cause par Nicolas Sarkozy après sa condamnation dans l’affaire des écoutes. L’ancien président de la République en profite au passage pour égratigner Emmanuel Macron.
En critiquant le parquet national financier, créé par François Hollande, Nicolas Sarkozy pouvait s’attendre à une réaction de son plus fidèle ennemi politique. Et de fait, l’ancien président socialiste n’a pas laissé passer l’occasion de prendre la défense de l’institution judiciaire.
« Prétendre que le PNF agirait à des fins partisanes, c’est porter atteinte à l’impartialité de 18 magistrats qui travaillent en toute indépendance », déclare François Hollande qui rappelle aussi que le PNF a permis de récupérer 10 milliards d’euros pour montrer que contrairement à ce qu’avance Nicolas Sarkozy, il n’a pas été créé que pour s’occuper de lui.
Compréhensif face à la réaction de soutien de Gérald Darmanin auquel dit-il, on « ne peut contester sa proximité avec Nicolas Sarkozy », il est beaucoup plus sévère avec Eric Dupond-Moretti qui aurait dû selon lui défendre « immédiatement l’institution judiciaire » mais surtout avec le chef de l’Etat : « Je veux croire que le président Macron, garant de son indépendance [de la justice], rappellera ces principes. En tout cas, moi je le fais ».
François Hollande fait du deux en un. Il s’en prend à Nicolas Sarkozy et en même temps à Emmanuel Macron. Une manière de pointer la proximité entre ses deux adversaires politiques.