Pour ses 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique a dépensé 66,6 milliards au cours des 9 premiers mois de l’année 2020. Le montant est faible comparé à la moyenne mondiale, et des ressources additionnelles seront requises cette année pour soutenir la relance.
Au 11 septembre 2020, les gouvernements d’Afrique avaient déjà effectué 66,6 milliards $ de dépenses budgétaires pour apporter des réponses à la covid-19, apprend-on de la mise à jour des données sur le suivi des budgets publics dans le monde effectuée en janvier 2021 par le Fonds monétaire international (FMI). L’Afrique du Sud, pays le plus touché sur le continent, est aussi celui qui a eu la réponse budgétaire la plus importante (26,8 milliards $).
Sur cette enveloppe globale, seulement 8 milliards $ ont été affectés directement en guise de réponse sanitaire. 39 milliards $ ont été dépensés sur des conséquences qui n’avaient rien à voir avec les problèmes de santé et 12,7 milliards $ d’engagements ont été effectués sous la forme de garanties auprès des banques, apprend-on des données compilées par l’Agence Ecofin.
Les efforts de l’Afrique sont survenus dans un contexte où le continent devait protéger la santé de ses 1,3 milliard d’habitants. Pour une raison qui n’a jusqu’ici pas été clairement expliquée, seulement 3,4 millions de cas seulement ont été enregistrés sur le continent pour 88 000 morts, selon les centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). Au total, les pays du monde ont engagé 14 000 milliards $ de dépenses budgétaires.
A la différence des pays développés, les Etats africains n’ont eu qu’un accès limité aux sources de financement leur permettant de mobiliser d’importants volumes de ressources. Pourtant, dans une certaine mesure, leurs économies ont été affectées par les conséquences des confinements et autres interruptions d’activités imposées par la pandémie. Pour l’Afrique, ce problème continue de se poser même en 2021.
Son niveau d’endettement continue d’être perçu comme élevé, même si la dette du continent ne fait que 57% de son produit intérieur brut contre plus de 100% dans les pays développés. Aussi, des risques de taux de change, les préoccupations concernant les révisions à la baisse des notes souveraines et les réactions défavorables du marché si des déficits importants persistent, sont aussi présentés comme constituant des défis à surmonter.
Or, comme le signale le FMI dans une analyse, « sans un soutien budgétaire supplémentaire au-delà de celui inclus dans les lois de finances », la reprise dont le rythme et l’ampleur restent incertains pourrait être bloquée.
Pourtant en Afrique, l’institution est assez conservatrice quant à l’accès des pays aux marchés des capitaux, et elle exige des réformes dont les impacts sur les économies à court terme constituent des difficultés supplémentaires.