La Chine a démarré ce vendredi matin son premier marché carbone en vue de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Premier pollueur mondial, Pékin veut accélérer sa transition énergétique pour atteindre la neutralité carbone.
Les premiers échanges de « droits à polluer » ont eu lieu ce vendredi sur le plus grand marché carbone du monde à la Bourse de l’environnement et de l’énergie de Shanghai, en Chine, ce vendredi 16 juillet.
La mise en place de ce marché permet aux autorités provinciales de fixer des plafonds de pollution pour les entreprises. Et si elles ne sont pas capables de les respecter, elles devront acheter des « droits à polluer » aux entreprises ayant une empreinte carbone plus faible que leur quota.
Concrètement, les autorités délivrent un certificat pour chaque tonne de gaz à effet de serre qu’une entreprise est autorisée à émettre. En cas de non-respect, cette dernière doit payer des amendes. Le but de ce marché est d’obliger des milliers d’entreprises du pays à réduire leurs émissions polluantes, sous peine de subir des pertes économiques.
Objectif : la neutralité carbone en 2016
La banque américaine Citigroup estime que 800 millions de dollars de « droits à polluer » seront achetés cette année en Chine, puis 25 milliards d’ici à 2030. Ce marché ne concerne pour l’instant que le secteur de l’électricité, qui repose encore essentiellement sur le charbon, mais il s’ouvrira dès 2022 à d’autres secteurs comme celui du ciment où de l’aluminium.
Dans un souci de transparence, les entreprises devront rendre publiques leurs données en matière de pollution et les faire vérifier par des tiers.
La Chine représente 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit autant que les États-Unis et l’Union européenne combinées. L’idée de ce marché est d’être en phase avec l’objectif du président chinois Xi Jinping qui veut voir la Chine atteindre la neutralité carbone en 2060.