Pour mobiliser de l’argent et rembourser sa dette dans le secteur de l’électricité, le gouvernement camerounais a confié le rôle d’arrangeur à Financial Capital. Cette opération s’ajoute à près d’une dizaine réalisée dans le pays.
Financial Capital, une société de gestion des investissements basée à Douala et dirigée par le Camerounais Yanic Nana (photo), est arrangeur dans le cadre de deux opérations visant à mobiliser une somme globale de 118 milliards FCFA (203 millions $) sur le marché monétaire de la CEMAC, a-t-on appris de sources proches du processus. L’entreprise sera ainsi chargée « de la structuration, la coordination entre tous les acteurs et du closing financier », a appris l’Agence Ecofin.
Selon des informations rapportées par Investir au Cameroun, les deux opérations consistent en la mobilisation d’une part d’un montant de 70 milliards FCFA sur le marché des titres publics de la BEAC (Banque centrale de la CEMAC), à travers deux émissions de bons du Trésor assimilables (BTA) de 13 et 26 semaines de maturité pour un total de 50 milliards FCFA, et une émission de 20 milliards FCFA d’obligations du Trésor assimilables (OTA) remboursables sur 2 ans.
La deuxième composante s’effectuera le 17 janvier 2022, avec pour objectif de mobiliser 48 milliards FCFA dans le cadre d’une émission de deux nouvelles OTA ayant des maturités respectives de 4 et 5 ans. Cette deuxième mission sera un peu plus complexe. Même si l’encours des créances des banques commerciales au profit de l’Etat a presque doublé au Cameroun depuis 2019, on note comme un ralentissement net en 2021, avec une progression entre janvier et septembre de 15%. On en était à 32% en 2019, et 45% en 2020.
C’est dans un tel contexte que le gouvernement du Cameroun souhaite offrir des taux d’intérêt de 4,5% pour l’OTA à 4 ans et 5,25% pour celle d’une maturité de 5 ans. Une offre qui avec la montée des coûts du risque sur le secteur bancaire et une inflation qui persiste au sein de l’économie risque d’être discutée. Financial Capital n’en sera pas à sa première opération délicate. Elle a récemment mené le Projet d’introduction en Bourse de la structure de microfinance « La régionale », dans un environnement où la culture boursière, pour une grande majorité, s’avère compliquée.
L’entreprise financière revendique plus de 8 transactions menées au profit de l’Etat camerounais, dont la position de conseiller financier et arrangeur sur le programme thermique d’urgence en 2010. Sur la présente opération, Yanic Nana et ses équipes travailleront avec Afriland First Bank qui a été désignée comme spécialiste en valeur du trésor, teneur du carnet des ordres auprès du pool de banques locales qui voudront participer à la levée de fonds.
