L’IADA appelle tous les sénégalais, tous les africains ainsi que l’opinion international à une mobilisation massive pour l’annulation de la dette africaine.
Le comité de l’Initiative pour l’Annulation de la Dette Africaine (IADA) a tenu une assemblée générale d’information et de partage avec les différents groupes d’acteurs socio-économiques et culturels, ce samedi 7 octobre 2020 au Centre International de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio, sous la présidence de Son Excellence Moustapha Niass, Président de l’Assemblée nationale. Occasion pour Mody Guiro, Co-President de l’IADA de revenir sur l’importance et ce qui a incité la mise en place de ce comité. Selon lui, » depuis l’appel solennel lancé par le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, pour l’annulation de la dette africaine, tout le monde est interpellé. C’est pourquoi nous, citoyens du Sénégal et de l’Afrique, issus de tous les secteurs de la vie de notre nations avons décidé de nous constituer en comité d’initiative pour relever le défi de porter haut cette demande de l’annulation de la dette publique de l’Afrique. Nous avons décidé de nous engager pour cette cause, non pour des raisons idéologiques, mais parce que nous avons conscience que la situation de catastrophe, qui nous est faite par la Covid-19, risque de nous conduire vers de nouveaux plans d’ajustement comme dans les années 1980. Tous les secteurs auxquels nous appartenons seront impactés vers des conséquences désastreuses pour les populations du monde rural comme du monde urbain. Parce que nous avons conscience que l’annulation de la dette peut épargner des centaines de milliards de dollars aux pays africains, nous nous engageons dans ce combat et appelons tous les sénégalais, tous les africains à une mobilisation massive pour amener nos partenaires bilatéraux comme multilatéraux à annuler la dette publique africaine. Parce que nous avons conscience que les ressources ainsi épargnées peuvent effectivement servir à relever les défis, à investir massivement dans les besoins de développement de nos pays pour plus d’emplois pour les jeunes, plus de moyens et de personnels pour la santé et l’éducation, à répondre aux besoins sociaux de base: accès universel à l’eau, accès universel à l’électricité et à l’internet, à satisfaire les demandes des populations. Parce que nous avons confiance dans la capacité de l’homme à produire la solidarité nous disons que les partenaires ont la possibilité de nous rejoindre sur ce terrain, comme cela fut le cas, au sortir de la seconde guerre mondiale, quand par un plan Marshall, on accompagna financièrement des pays comme l’Angleterre et le France dévastées après avoir annulé leurs dettes. Or, avec cette pandémie, l’Afrique fait face aujourd’hui à « une nouvelle guerre de dimension mondiale ». Nous pensons, avec cette Assemblée générale, que les participants partageront un plan d’action efficace et dynamique et se doteront d’un appareil organisationnel fonctionnel permettant de faire entendre partout l’appel que nous avons lancé depuis le 25 juin » conclut le Co-président de l’Initiative pour l’annulation de la dette africaine (IADA), Mory Guiro lors de cette assemblée générale à Diamniadio.
« Cette initiative dépasse les frontières du Sénégal. C’est un appel légitime » (Moustapha Niasse / Pdt Assemblée Nationale)
Venu présider l’Assemblée Générale d’information et de partage avec les différents groupes d’acteurs du Comité d’Initiative pour l’Annulation de la Dette extérieure de l’Afrique, Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée Nationale, a salué l’initiative.
Soutenu par des leaders d’envergure comme Emmanuel Macron, Cyril Ramaphosa, Abiy Ahmed ou encore Paul Kagamé, l’appel du Président Sall, appuyé par le Pape François, a tout de suite reçu le soutien du FMI, de la Banque mondiale et du G20, qui en réponse, a proposé un moratoire de quelques mois sur la dette. Cela a permis de lever 20 milliards de dollars à réinvestir dans la relance économique.
Selon M. Moustapha Niasse, « cette initiative dépasse les frontières du Sénégal. Elle embrasse l’ensemble du continent. C’est un appel légitime. C’est dans ce cadre que les 54 parlements Africains, le 7 octobre, ont pris l’initiative sous l’égide du Sénégal et du Nigéria, de créer une osmose à partir d’un groupe de 7 pays, et de prendre en charge cette initiative. » Il fallait dès lors élargir ce club des 7 à d’autres pays comme le Maroc et l’Algérie ce qui a amené les pays à 14. « Alors je vous dis et je vous redis que votre comité a le soutien des 54 parlementaires du continent africain », a-t-il ajouté lors de son discours à la cérémonie d’ouverture de ladite assemblée générale qui s’est tenue ce 7 novembre au CICAD.
Pour rappel, la dette africaine s’élève à 365 milliards de dollars. Et son service annuel a un impact négatif sur les politiques budgétaires des États et rétrécissent leurs marges de manœuvre face à une attente toujours croissante des citoyens.
« IL EST LONG LE CHEMIN. NOUS DEVONS ÊTRE PRAGMATIQUES, NOUS DEVONS ÊTRE ORGANISÉS » (YOUSSOU NDOUR, CO-PRÉSIDENT)
L’Initiative pour l’annulation de la dette africaine (IADA) a organisé une assemblée générale d’information, au Centre de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) , ce 7 novembre. Youssou Ndour qui est le vice-président de ce comité a abordé la question lancinante de la crise économique qui sévit actuellement dans le monde, plus accentuée en Afrique avec la dette extérieure. « Il est long ce chemin mais on peut aboutir. Nous nous rappelons de l’effacement de la dette qui a duré des années mais qui a fait du bien. Au-delà de l’effacement de la dette il y a eu les rapports de l’Afrique et de l’occident qui ont changé. Nous devons être pragmatiques, nous devons être organisés … », dira-t-il. L’annulation de la dette a encore beaucoup plus de sens avec la pandémie du coronavirus. Il y a d’autres défis à relever .Si on continu à payer cette dette, l’Afrique ne pourra pas en sortir. Cette initiative est la seule alternative pour sortir vainqueur de cette crise, selon toujours ce dernier. « La pandémie a touché tout le monde et comme on a vu les pays se referment. Chacun pense à son économie. Donc la bataille ne sera pas facile », a –t-il ajouté.