Les assureurs sud-africains face à la nouvelle vague de covid-19 souhaitent faire payer plus de primes à leurs clients des segments vie qui refuseraient de se faire vacciner. Une exigence de conformité, mais aussi un moyen de limiter l’impact des sinistres covid-19 sur les marges nettes.
En Afrique du Sud, plusieurs compagnies d’assurance indiquent vouloir faire payer des primes plus élevées aux clients sollicitant des couvertures d’assurance-vie, si ceux-ci n’apportent pas la preuve qu’ils ont été vaccinés, apprend-on de médias locaux qui citent les responsables de ces structures. George Kolbe, responsable du marketing de l’assurance-vie au détail de Momentum Metropolitan, a déclaré à Moneyweb que son entreprise exige déjà aux nouveaux clients cherchant une couverture-vie une preuve de vaccination.
« Old Mutual tiendra compte du statut vaccinal des nouveaux clients pour proposer des prix différenciés pour les produits de couverture-vie et funéraire souscrits », a fait savoir pour sa part, Kavir Ramjee, directeur général des solutions de protection chez Old Mutual.
Discovery a quant à lui pris une position claire sur la vaccination obligatoire au cours des derniers mois. Ses responsables affirment que les nouveaux clients qui refuseront de se faire vacciner seront soumis à un chargement de primes en fonction du risque accru.
Chez Sanlam, premier assureur africain en termes de présence géographique et de valeur boursière, on est plus diplomate. « Nous n’avons pas l’intention d’imposer la division en assurance-vie qui existe entre les fumeurs et les non-fumeurs, en deux catégories avec des taux de prime différents », a déclaré Paul Hanratty, PDG du groupe, dans un média local.
Dans de nombreux pays africains, la vaccination en principe est libre. Mais cette liberté se trouve restreinte dans plusieurs cas. Déjà, il est difficile de se rendre dans un pays européen si on n’est pas vacciné contre la covid-19. Bien que basées en Afrique du Sud, les majors de l’assurance de ce pays appartiennent à des investisseurs qui sont soumis à des règles de conformité de leurs pays d’origine, et très souvent, ils sont en Occident.
Mais une raison qu’avancent les assureurs de la nation arc-en-ciel, c’est le poids que cela a sur leur rentabilité. Tous les assureurs ont annoncé avoir effectué des paiements de sinistres au-delà des provisions constituées à cet effet. Cette pression sur les assureurs vient du fait que les autorités les ont contraints à réparer les sinistres dus à la covid-19.
Dans les pays couverts par la Conférence interafricaine des marchés des assurances, notamment, cette question ne se pose pas. Les assureurs ne sont pas contraints d’indemniser ou de prendre en charge les malades de covid-19. Une situation qui a pesé sur les budgets des gouvernements, contraints d’offrir des prises en charge à leurs populations.