Plus de deux mois après les émeutes et troubles publics survenus en Afrique du Sud, à la suite de l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma, l’assureur des risques spéciaux, la Sasria, a dressé les indemnisations déjà versées aux entreprises ayant subi des dommages.
La South African Special Risks Insurance Association (Sasria) qui couvre les risques spéciaux tels que les troubles publics, les émeutes et le terrorisme en Afrique du Sud, affirme avoir versé à ce jour, plus de 5,8 milliards de rands (386,9 millions $) pour couvrir les demandes d’indemnisations des entreprises ayant subi des dommages, lors des émeutes de mi-juillet dernier dans le pays.
La compagnie d’assurance gouvernementale sud-africaine a fait le point du règlement des sinistres, le 4 octobre dernier, tout en indiquant le chronogramme du reste des indemnisations à régler. Elle a ainsi indiqué qu’elle règlera plus rapidement les demandes inférieures à 1 million de rands, et s’occupera, d’ici fin octobre, d’environ 80 % des réclamations comprises entre 1 et 30 millions de rands. Au cours des prochaines semaines, elle payera au moins 30 % des grosses réclamations (au-delà de 30 millions de rands).
Pour indemniser ces entreprises, la Sasria a sollicité son principal actionnaire, le gouvernement sud-africain. Par le biais du ministère des Finances, celui-ci a indiqué qu’il accordera 3,9 milliards de rands à l’assureur pour lui permettre de remplir ses obligations, jusqu’à la fin de l’exercice en cours. Le ministère des Finances a par ailleurs affirmé qu’un soutien supplémentaire pourrait être apporté, lors de l’établissement du total des indemnisations à payer.
Selon des estimations de l’assureur rendues publiques en août dernier, au lendemain des émeutes et pillages en Afrique du Sud, le total des indemnisations s’élève à environ 20 milliards de rands. Plusieurs médias avaient indiqué que ces émeutes seraient plus coûteuses, et pourraient même dépasser 1,5 milliard $ de dommages versés lors des émeutes survenues dans divers Etats américains à la suite du meurtre de George Floyd en 2020.
Rappelons que début juillet 2021, des émeutes et troubles publics ont eu lieu dans les provinces du Kwazulu-Natal à l’est du pays et dans le Gauteng, suite à l’incarcération de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, condamné pour outrage à la justice. Les manifestations ont dégénéré en pillages et incendies, occasionnant la mort de plus de 200 personnes, selon des données officielles.