L’État du Sénégal veut renforcer davantage sa gouvernance financière. C’est pourquoi, il a signé une convention de financement avec l’Agence française de développement (Afd). Il s’agit ici, d’une convention sous forme de prêt de politique publique d’un montant de 50 millions d’euros, soit environ 32,8 milliards de francs Cfa, dont la cérémonie officielle de signature s’est tenue, ce jeudi 16 janvier 2020, au ministère de l’Économie, à Dakar. C’était entre le ministre Amadou Hott et l’ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot, en présence du directeur de l’Afd à Dakar, Alexandre Pointier.
Une enveloppe de près de 33 milliards décaissable en deux tranches
Selon le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, suite à la signature de cette convention de crédit, une première tranche de 20 millions d’euros, soit environ 13,1 milliards de francs Cfa, sera décaissée dans les meilleurs délais, et une seconde tranche de 30 millions d’euros, soit environ 19,6 milliards de francs Cfa, sera libérée en fin 2020.
La nécessité de consolider le budget et de créer d’espaces suffisants»
Amadou Hott signale que les «besoins croissants du Sénégal en matière de développement économique et social rendent essentiels l’accélération des réformes des finances publiques». Pour lui, à court terme, le pays fait face à un «double défi», à savoir : la consolidation budgétaire et la création d’espaces suffisants pour financer les investissements prioritaires, ainsi que les dépenses sociales. Et le Sénégal ne pourra y répondre que par «la mobilisation accrue de ses recettes propres, la maîtrise des dépenses de fonctionnement et l’amélioration de la performance de la dépense publique».
Conformément à la vision du président de la République, Macky Sall, le ministre renseigne que ce programme accompagnera les «efforts du gouvernement sénégalais dans la mise en œuvre de sa stratégie de réformes des finances publiques, afin de lui permettre d’atteindre les objectifs déclinés» dans le PAP 2 du PSE.
Mieux, il ajoute que cette opération permettra d’«accompagner la mise en œuvre des réformes budgétaires de la loi organique relative aux lois de finances, et en particulier le passage en mode budget-programme en cours depuis le 1er janvier 2020, de favoriser un accroissement de la mobilisation des recettes intérieures, notamment à travers le développement des télé-procédures et l’intensification des travaux de renseignement et de recouvrement et enfin, de renforcer la gestion des actifs».
En outre, Amadou Hott note que ce projet permettra au gouvernement du Sénégal de «consolider l’exhaustivité du budget de l’Etat et, d’avoir une meilleure communication de l’information budgétaire au niveau du public». Et l’Etat disposera ainsi de «moyens efficaces pour améliorer la réalisation des investissements publics, mieux encadrer les établissements et entreprises publics et optimiser la mobilisation des recettes fiscales».
Un prêt de politique publique
Philippe Lalliot, ambassadeur de France au Sénégal, pour sa part, a souligné que cette signature de convention de financement pour le renforcement de la gouvernance financière entre le Sénégal et l’Afd marque la traduction «concrète du protocole d’accord portant sur le renforcement de la gouvernance financière du Sénégal». Lequel a été signé le 17 novembre dernier à Dakar.
Il signale que c’est un prêt politique publique qui comprend à la fois un transfert de ressources financières mais aussi un dialogue sur la politique de réforme de finance publique. Et ce dialogue sera structuré autour d’une matrice de condition générale et une matrice de performance.
Selon le ministre Amadou Hott, le volume «important» des engagements nets de l’Afd au Sénégal qui s’élève à un montant de 1.356.054.517 d’euros, soit environ 888,21 milliards de francs Cfa, est le reflet du dynamisme de notre coopération qui s’exprime toujours à travers une compréhension mutuelle et un dialogue politique constructif.