Aux côtés d’Emmanuel Macron, le président ivoirien Ouattara a annoncé ce 21 décembre la fin prochaine du franc CFA qui sera remplacé par l’éco. Les huit pays de l’actuelle zone franc en Afrique de l’Ouest vont couper les liens techniques avec le Trésor et la Banque de France, ils géreront eux-mêmes cette monnaie sans interférence de la France.
Si ce changement de nom peut à certains égards sembler jouer surtout symbolique, la transformation ne s’arrête pas là. Elle s’accompagne de deux réformes techniques importantes qui devraient calmer les critiques.
D’abord, le compte d’opération à la Banque de France est supprimé, et par ailleurs les représentants français siégeant au sein des instances de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vont être retirés.
Selon les accords monétaires jusqu’ici en vigueur, les Etats de l’UEMOA ont l’obligation de stocker au minimum 50 % de leurs réserves de change à la Banque de France en contrepartie d’une garantie de convertibilité avec l’Euro. En 2015, ceux-ci avaient transféré 19 milliards d’euros sur ce compte. « Cela alimentait tous les fantasmes sur les lingots d’or africains gardés dans des coffres à Paris » explique l’entourage du président français.
Cela dit, en dépit de la disparition du CFA, certains de ses fondamentaux vont demeurer puisque l’Eco conservera une parité fixe avec l’Euro et sa garantie de convertibilité sera toujours assurée par la Banque de France
.