Le regroupement des syndicats de transporteurs du Sénégal s’oppose à la mise en application unilatérale, depuis le 1er septembre, du règlement 14 de l’UEMOA, obligeant le pesage à l’essieu des camions.
Réunis en assemblée générale le samedi 30 août, les professionnels des transports considèrent cette loi inappropriée et obsolète. Ils menacent de faire grève s’ils ne sont associés aux négociations.
« Nous ne récusons pas le principe, mais nous demandons à ce que ce règlement soit mis sur la table et que les différents acteurs soient réunis pour trouver un accord consensuel », affirme le coordonnateur des Acteurs des professionnels du transport, Mor Sourang.
Pour lui, l’application du passage à l’essieu est préjudiciable pour le port de Dakar, le rendant moins compétitif.
« Aucun des Etats de l’UEMOA n’applique cette réglementation. Pourquoi le Sénégal doit-il accepter que le port de Dakar soit l’agneau du sacrifice. Le fret est en train de basculer. La première victime sera le port. Les [transporteurs] Maliens ont commencé à passer ailleurs. Le règlement 14 ne les arrange pas. La Côte d’Ivoire, la Guinée, la Mauritanie ne l’appliquent pas. Pourquoi le Sénégal ? », s’interroge-t-il.
Pour rappel, le règlement n°14/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005 est relatif à l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu, des véhicules lourds de transport de marchandises. En vigueur au Sénégal depuis 2012, sa mise en application avait toujours été différée.
Selon une étude réalisée par la direction des routes du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, la surcharge à l’essieu coûte à l’Etat du Sénégal 45 milliards FCFA par an. Pour le gouvernement, l’application du règlement 14/2005 permet désormais des avancées décisives en matière de facilitation des transports et de préservation du patrimoine routier du pays.