La sécurité alimentaire, une politique si recherchée par plusieurs pays africains vient d’avoir tout son sens. L’exemple du Sénégal avec le président de la République Macky Sall qui a plaidé sous tous les cieux, cette sécurité alimentaire dans un contexte de crise avec particulièrement la guerre en Ukraine et, précédemment la pandémie de covid-19, favorisant l’inflation, peut être interrogé, quand on apprend cette information qui pourrait inquiéter certains pays d’Afrique. Cette décision de l’autorité des exportations de produits agricoles, Morocco Fodex, interdisant aux négociants de fruits et légumes d’exporter les tomates, les oignons et les pommes de terre vers les pays d’Afrique de l’Ouest, vient brutalement inquiéter ces pays d’Afrique de l’Ouest.
Elle a été prise afin d’assurer la sécurité alimentaire dans le Royaume du Maroc après que les prix des tomates ont augmenté à des niveaux alarmants.
Cette décision est entrée en vigueur selon Reuters ce jeudi 9 février. En effet, l’annonce intervient dans un contexte marqué notamment par la flambée des prix de la tomate sur le marché intérieur notamment en raison de la baisse de l’offre locale liée aux vagues de froid qui touche la région de Souss-Massa, principal bassin de production du pays avec 90% de la récolte. Avec cette situation, le prix du kilogramme de tomate s’échange actuellement entre 10 et 12 DH, soit le double du tarif observé en décembre dernier.
En effet, cette restriction des exportations de tomate, d’oignon et de pomme de terre s’inscrit globalement dans le contexte d’une inflation qui s’est élevée à 6,6% en 2022 mais de 11% pour les produits alimentaires. Outre l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix alimentaires, le Maroc a dû faire face à une forte sécheresse, qui a fait grimper également les prix des produits de base. Sans oublier que lors du mois de Ramadan, qui démarre le 23 mars prochain, la demande est forte pour ces produits. Tant de facteurs contraignants qui obligent le Maroc à tourner le dos aux pays frères de l’Afrique de l’Ouest.
Cette décision peut être source de manque d’emploi dans le pays de même que la faillite de certains fournisseurs qui voyaient leur business marcher convenablement avec les volumes d’exportations enregistrés par le Maroc qui est d’ailleurs, l’un des plus grands exportateurs de légumes vers l’Europe. Pour le moment, les pays ouest africains affectés par cette mesure et qui y dépendaient foncièrement auront comme impérieuse question, cette autosuffisance alimentaire ou même, la sécurité alimentaire et les mécanismes pour y parvenir pour pouvoir eux-mêmes, devenir de grands exportateurs…