Le gouvernement namibien a annoncé qu’il choisirait le consortium franco-allemand Hyphen Hydrogen Energy comme soumissionnaire préférentiel pour son projet d’hydrogène vert sur le parc de Tsau Khaeb. Si l’étude de faisabilité en cours est concluante, l’exploitation devrait débuter en 2026.
Le projet namibien d’hydrogène vert au parc national de Tsau Khaeb, non loin de la ville côtière de Lüderitz, va être piloté par Hyphen Hydrogen Energy. Le choix du groupe franco-allemand comme soumissionnaire préférentiel a été annoncé par le gouvernement via avis d’attribution après la procédure d’appel d’offres.
Le projet a pour objectif la production d’ici 2030 de 300 000 tonnes d’hydrogène vert pur et d’ammoniaque verte, à destination des marchés local et international. La production va démarrer en 2026 avec une unité de production de 2 gigawatts d’énergie renouvelable, puis atteindre les années suivantes les 5 GW, en plus d’un complexe d’électrolyse de 3 GW. Le coût total des travaux est estimé à 9,4 milliards USD.
A terme, la Namibie s’attend à des retombées économiques importantes, se positionnant comme distributeur pour l’Afrique australe et l’Europe, et encaissant des droits de concession, une contribution au fond souverain, des impôts et la taxe environnementale. Au moins 18 000 emplois directs devraient être créés, dont 3000 permanents, et les communautés environnantes bénéficieront notamment du surplus d’eau dessalée par l’usine.
Si l’accord contractuel est signé après les procédures financières et juridiques, Hyphen exploitera le site sur une période de 40 ans. Pour le PDG, Marco Raffinetti, Tsau Khaeb est l’un des « 5 meilleurs emplacements au monde pour la production d’hydrogène à bas prix, avec la combinaison de ressources éoliennes et solaires terrestres, co-implantées à proximité des routes d’exportation maritimes et terrestres ». Il a salué les efforts du gouvernement pour « positionner le pays à l’avant-garde des ambitions africaines en matière de production d’hydrogène vert ».
Ce projet n’est en effet que le premier d’un plan d’envergure visant décarboniser complètement l’économie namibienne. Nangula Uaandja, directeur du Conseil namibien pour la promotion et le développement des investissements, assure que des challenges encore plus compétitifs sont prévus sur le segment de l’hydrogène vert
Ce faisant, la Namibie se place aussi en concurrent de son voisin sud-africain, qui multiplie depuis quelques années les actions (projet d’hydrogène vert de Boegoebaai, Hydrogen Valley, etc.) pour devenir le leader régional de ce secteur.