Berlin et Washington se sont entendus, mercredi 21 juillet, pour mettre fin aux désaccords au sujet du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne. Un revirement après des années de blocage de la part des États-Unis sur ce projet controversé qui divise en Europe. « La Russie a gagné la bataille », a réagi la Pologne, fermement opposée au projet.PUBLICITÉ
Le revirement des États-Unis sur le projet de gazoduc Nord Stream 2 a été rapidement dénoncé par Varsovie. Dans un communiqué avec l’Ukraine, les deux ministres des Affaires étrangères ont critiqué une décision créant « une menace politique, militaire et énergétique pour l’Ukraine, et l’Europe centrale ». Cette décision accroît « la capacité russe à déstabiliser la situation sécuritaire en Europe ». Les garanties annoncées par Washington et Berlin, en cas de dérapages de Moscou, n’étant pas suffisantes pour Varsovie.
Sortir de la dépendance énergétique à la Russie
Le gouvernement polonais est, depuis le début, un des opposants les plus forts au gazoduc Nord Stream 2. Varsovie met en garde contre les risques d’une trop grande dépendance à la Russie qu’elle craint et soutient l’Ukraine, dont le territoire sera contourné par ce projet.
Si la Pologne importe encore du gaz russe, elle a annoncé ne pas renouveler son contrat avec Gazprom après 2022 et mise sur le gaz norvégien. Le pays veut aussi développer l’Initiative des trois mers, regroupant des pays d’Europe centrale et orientale dont l’un des objectifs est d’assurer leur sécurité énergétique. Des projets que l’Allemagne pourra soutenir, a annoncé Berlin mercredi, sans doute pour rassurer la Pologne.