La levée de fonds que vient de réaliser Diool permettra à cette fintech de mieux se préparer à la rude concurrence qui s’annonce sur le marché des paiements digitaux au Cameroun et dans la zone Cemac, avec l’interopérabilité des systèmes de paiement (comptes mobiles et bancaires).
La start-up camerounaise Diool, spécialisée dans l’agrégation des moyens de paiements mobiles via une plateforme unique, vient de mobiliser 3,5 millions de dollars, soit 1,8 milliard de FCFA, nous apprend Investir au Cameroun. Grâce à cette levée de fonds, la fintech camerounaise entend développer ses services de paiements digitaux. « Notre prochaine étape est de développer l’équipe et le produit à l’échelle du Cameroun, avant d’attaquer d’autres pays », a déclaré Serge Boupda, le co-fondateur de Diool.
Parmi les investisseurs ayant contribué à cette levée de fonds, les responsables de Diool citent les Lundin, une famille de milliardaires suédo-canadiens basée en Suisse, qui détient des actifs dans l’industrie pétrolière (Lundin Energy, International Petroleum, ShaMaran Petroleum, Africa Energy) et minière (Lucara Diamond, Denison Mines, Filo Mining, Josemaria Resources, NGEx Minera, Lundin Gold, Lundin Mining).
Concrètement, à travers sa plateforme, Diool permet de faciliter les transactions entre les commerçants et leurs clients ou fournisseurs. Fondée en 2015 par Serge et Philippe Boupda (photo), cette plateforme électronique revendiquait, 2 ans seulement après sa mise en service, le recrutement de 2 000 commerçants, pour environ 120 millions de dollars (plus de 65 milliards de FCFA) de transactions traitées via la plateforme.
Interopérabilité des transactions
Pour s’y préparer, des mastodontes des télécoms comme MTN et Orange ont d’ores et déjà annoncé l’arrivée de Mowali, plateforme qui gèrera l’interopérabilité des transactions entre ces deux grands acteurs du Mobile Money dans le pays. « Mowali bénéficiera immédiatement des bases clients Mobile Money de MTN et d’Orange, soit plus de 100 millions de comptes sur 22 des 46 marchés de l’Afrique sub-saharienne », dont celui du Cameroun, sur lequel le service Mobile Money est présenté par le groupe Orange comme un véritable relais de croissance pour sa filiale locale.
De son côté, le banquier Société Générale a lancé Yup, une plateforme de transactions à travers le mobile, déjà opérationnelle dans les pays dans lesquelles cette banque est présente. Toutes ces initiatives boosteront davantage le volume et la valeur des paiements digitaux au Cameroun, qui ont progressé de façon exponentielle ces dernières années.
En effet, selon les données compilées par la Beac, banque centrale des six pays de la Cemac, entre juin et septembre 2017, la valeur des paiements effectués via le Mobile Money au Cameroun (le pays a contrôlé 76% de cette activité dans la zone Cemac en 2019, selon GSMA, NDLR) a atteint 2 224,7 milliards de FCFA. Des experts estiment qu’actuellement, ce volume a été au moins doublé. Ces transactions sont assorties de frais, ce qui peut justifier l’attrait des investisseurs pour ce marché de plus en plus florissant.