L’un des points fragiles de la reprise économique au Nigeria demeure le difficile accès aux devises pour les banques. Ecobank Nigeria a voulu profiter de meilleures conditions du marché international de la dette. L’initiative été positivement accueillie
L’emprunt obligataire international de 300 millions $ effectué par la filiale au Nigeria du groupe Ecobank a été souscrit 3,7 fois, apprend-on de la banque d’investissement Renaissance Capital, qui en était le principal arrangeur. Pour cette première sortie d’une banque africaine sur le marché international des capitaux en 2021, elle a aussi établi un nouveau record de coût d’emprunt pour les banques du Nigeria, avec un taux d’intérêt final de 7,15%.
L’arrangeur insiste sur le succès de l’opération. En effet, dès l’ouverture des souscriptions, les intentions d’engagement atteignaient déjà les 400 millions $. Le fruit d’une consultation qui a permis de rencontrer près de 90 investisseurs en Afrique et dans le monde. L’opération s’est déroulée dans un contexte marqué par une volatilité et des incertitudes, qui peinent à quitter les marchés développés.
En effet, les marchés européens sont maintenus dans une interdépendance avec les décisions de politiques prises par les banques centrales et les gouvernements. Le maintien des taux bas par les banques centrales fait pression sur les revenus d’intérêts et créé une volatilité sur les marchés des actions. Cela pousse les investisseurs à rechercher des alternatives.
Mais dans le cas d’Ecobank Nigeria, on note que 56% des investisseurs de son emprunt obligataire étaient géographiquement basés en Afrique, même si l’entité à travers laquelle s’est effectuée l’opération est basée au Pays-Bas. Il y a eu 27% d’institutionnels britanniques, et 17% en provenance du reste de l’Europe. L’objectif de l’opération, apprend-on, est de financer le commerce international au Nigeria.
Une hypothèse qui a du sens. La politique de gestion des réserves de changes du Nigéria, est sujette à des défis. La banque centrale parvient tant bien que mal à atteindre ses objectifs, et cela crée des contraintes supplémentaires pour l’accès aux devises par les banques. Mais à 7,5% d’intérêts, même géré à travers une structure dédiée, le coût de cet emprunt se fera sentir sur les performances futures, surtout si la rentabilité visée n’est pas immédiatement au rendez-vous