Les prix du fer et du cuivre ont connu une hausse, ces dernières années, grâce à une solide demande chinoise. Pour les actionnaires ou les créanciers des sociétés africaines productrices de ces matières premières, une hausse des besoins aux USA peut aider en cas de baisse du côté de la Chine.
Les investisseurs qui apportent des ressources financières aux sociétés actives dans les secteurs du fer ou du cuivre en Afrique devront être attentifs à l’évolution des choses en Chine et aux Etats-Unis, peut-on conclure d’un échange avec une équipe d’économistes de l’agence S&P Global Ratings.
Selon Shaun Roache, économiste en chef de l’institution pour l’Asie Pacifique, il y a en Chine une tendance au ralentissement des investissements dans les secteurs de la construction et des infrastructures. Or, ces domaines ont souvent tiré la demande et les prix des matières premières africaines vers le haut.
Il y a plusieurs raisons à cela. Dans une note d’analyse publiée en juin 2020, SP Global a fait remarquer que le déclin des marges dans le secteur de l’immobilier, notamment commercial, a commencé bien avant la covid-19, en 2019. L’administration centrale chinoise est intervenue pour limiter les pratiques spéculatives des promoteurs ; ce qui a fait reculer les gains et l’intérêt des investisseurs.
De l’autre côté, le modèle de croissance tiré par une offre toujours surabondante semble être aujourd’hui révolu. Le gouvernement chinois s’inquiète de l’effet que cela a sur la dette publique.
Certaines des infrastructures construites n’ont pas toujours généré les rendements économiques attendus. Si la demande chinoise pour le fer et le cuivre africains en venait à baisser, les pays de la région qui sont visés peuvent à long terme, avoir une compensation chez les Américains.
La nouvelle administration emmenée par Joe Biden entrera en fonction le 20 janvier prochain. Beth Ann Bovino, économiste en chef chez S&P Global Ratings pour les USA, pense que la stratégie à long terme du nouveau président américain pourrait intégrer un vaste volet infrastructurel. Cela peut avoir pour conséquence de booster la demande pour les minerais de construction que sont le fer et le cuivre.
On retrouve environ 497 entreprises opératrices de ces deux secteurs en Afrique, selon la plateforme Capital IQ. Mais la plus importante cotée en bourse est Kumba Iron Ore, avec ses 13 milliards $ de capitalisation boursière, en hausse de 61% sur les 12 derniers mois.
Globalement, les 11 entreprises cotées africaines qui exploitent le fer ou le cuivre ont toutes démarré l’année 2021 sur une note positive, avec des valeurs boursières qui ont progressé.