L’inflation est galopante dans la zone UEMOA, selon la Banque centrale. Cela peut être une bonne chose. Mais en même temps, elle réduit les gains réalisés par les investisseurs sur les obligations émises par les Etats de cette sous-région, notamment ceux à 12 mois de maturité.
L’inflation qui est un indicateur de hausse des prix au sein d’une économie a augmenté au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). De -0,5% en décembre 2019, elle est passée à +2,5% à la fin du mois de juillet 2020, selon les statistiques de la Banque centrale (BCEAO). Ainsi, alors que les prix ont baissé dans l’Union à fin 2019, ils ont connu une hausse accélérée et continuelle sur les 7 premiers mois de 2020.
Des prix en hausse peuvent avoir certains avantages notamment pour la macroéconomie. Les économies développées d’Europe et d’Amérique sont en quête aujourd’hui d’une inflation qui serait proche de celle de l’UEMOA et même au-delà, afin de parvenir à de meilleurs équilibres du secteur financier. La Réserve fédérale, l’institution qui sert de Banque centrale aux Etats-Unis, a revu ses objectifs d’inflation vers la hausse pour redonner de la vigueur à l’économie.
Mais l’inflation a un mauvais côté surtout au sein des économies qui ne sont pas suffisamment sophistiquées, avec des produits financiers susceptibles de couvrir les investisseurs lors des périodes délicates. Une des conséquences est qu’elle pèse négativement sur la rentabilité nette des titres d’obligations, dont les rendements sont des taux d’intérêt fixes.
Avec des obligations à 12 mois de maturité émises par les Etats de l’UEMOA, et qui rapportent au maximum 5,2% d’intérêt, le gain net pour les investisseurs si l’inflation reste à son niveau de juillet 2020 est de seulement 2,7%. Mais il existe des variations.
Avec une inflation qui était de seulement 0,6% au Mali, les investisseurs de ce pays qui ciblent le marché monétaire sous-régional réalisent les rendements les plus élevés. Ceux qui gagnent le moins sont les investisseurs du Niger. Le niveau d’inflation y était de 5,2%. Ce qui suppose pour eux un rendement net de moins de 1%.
L’évolution de l’inflation est à suivre dans la zone UEMOA, particulièrement celle des produits alimentaires. Lorsque les prix augmentent sur ce segment, cela nécessite un plus grand besoin de revenus pour les ménages et cela peut peser sur la productivité des entreprises.
Pour l’instant, un niveau bas des prix sur les principaux marchés d’importation de l’UEMOA permet encore de contenir une probable crise.