La question de la rémunération des managers des entreprises fait l’objet de débat. Le top 100 des dirigeants les mieux récompensés d’Afrique ne fait pas exception. L’analyse des différentes données fait apparaître quelques surprises.
Les 100 managers les mieux payés des sociétés basées en Afrique ont touché une rémunération globale équivalant à 396,6 millions $, apprend-on des données collectées sur la plateforme Capital IQ. Sur ce volume global, le salaire brut s’élève à 261,4 millions $. Il faut y ajouter 135,2 millions $ de compensations de toutes sortes qui sont très généralement en option d’acquisition d’actions.
Le manager le mieux payé de ce classement Mohamed Shameel Aziz Joosub (photo), directeur général de Vodacom, la filiale en Afrique du Sud du groupe britannique Vodafone. Son salaire en cash est estimé à 36,2 millions $. Mais l’ensemble de sa compensation est de 54 millions $. Il est suivi de Peter Mugambi Gitonga, directeur de la société cotée kényane Sameer.
Une part importante du top 100 des responsables de sociétés cotées les mieux payés d’Afrique se retrouve en Afrique du Sud et à Maurice. Il n’est pas facile de savoir comment se décide la rémunération des dirigeants et responsables. Elle dépend beaucoup de la politique interne à chaque société. Si chez Vodacom les standards de la maison mère britannique sont appliqués, ce n’est pas le cas dans d’autres entreprises.
Ainsi, le DG de Vodacom est mieux payé que Ralph Mupita, président et directeur général du groupe MTN qui lui, n’a qu’une compensation de 4,7 millions $. Les deux sont mieux payés que Simpiwe Kenneth Tshabalala, directeur général du groupe Standard Bank. Celui-ci n’a qu’une compensation de 3,47 millions $ toutes compensations confondues.
La rémunération des dirigeants est surveillée par les investisseurs. Il est arrivé notamment en Afrique du Sud que des propositions de salaire aux dirigeants ne soient pas validées. Pour l’ensemble des sociétés concernées par ce classement, le chiffre d’affaires cumulé est de 124,6 milliards $, selon des calculs de l’Agence Ecofin.
Ainsi, la rémunération du top management africain ne représente que 0,3% de ce montant. Les discussions en assemblée pour les rémunérations de 2021, année post-covid-19, sont à suivre.
